Les rapports intimes entre design (sensoriel) savoir-faire, patrimoine et matériaux

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On mai 21, 2016, déposé par , In Design des savoir-faire et des matériaux, With No Comments

Jean-François Bassereau

Mercredi 30 mars / 9h-13h
Dans le cadre du séminaire « design des matériaux »

Si Edgard Morin a écrit que « nous ne pouvons ignorer notre ignorance et que nous avons le devoir de connaître notre connaissance » ce n’était pas précisément en pensant au designer, mais pour cette communication en particulier, cette injonction s’y applique directement en lien avec la notion de savoir-faire, les notions de patrimoine et le domaine des matériaux qui s’y rapportent. Ainsi, il est nécessaire de situer le design dans les domaines des matériaux (parmi les chercheurs et certains utilisateurs de matériaux ingénieurs/architecte), mais aussi dans son évolution et l’histoire qui s’y rapporte. Le designer est un utilisateur de matériaux de rencontre, au sens de Bréchet, avec une approche inhabituelle à expliciter pour favoriser les recherches collaboratives.
Le design sensoriel a la prétention de pouvoir prédire l’existence des aspects perçus d’un futur objet dès le début du projet. Il fait évoluer le design d’un résultat qui donne à voir à un résultat qui donne à percevoir. Le design est par nature pluridisciplinaire, la recherche par le design ne peut-être qu’interdisciplinaire et orientée (appliquée dans un contexte d’Action Recherche). Passer la présentation de l’évaluation sensorielle orientée conception (design sensoriel), il faut au plus tôt aborder les champs des matériaux, puis les notions de savoir-faire qui ont conduit à la constitution d’objets patrimoniaux à hautes valeurs perçues. Pourtant, la problématique de l’innovation raisonnée doit être abordée. La question qui se pose alors au designer est :
Comment rendre vivant le patrimoine des savoir-faire qui semble ancré dans le passé ? Comment casser le paradoxe savoir-faire (qui enferme dans une répétition sous cloche) et innovation (qui pousse au nouveau) ? Pour susciter la discussion, plusieurs exemples seront détaillés, pour terminer par le grand projet mené à Tours sur le tramway, avec Buren et Tallon, notamment. La question d’une recherche spécifique en design (sensoriel) ne sera pas éludée, mais amorcée pour encourager la discussion et l’échange. De la même façon, je pourrais aborder mes différentes fonctions et les projets de recherche initiée dans le cadre de l’ENSADLAB, ceux aux Mines et dans le cadre de l’institut Carnot, le projet CARATS, visant à aborder le sujet de filière pour le secteur de la mode et du luxe qui n’en possède pas, mais qui ignore de ce fait toute recherche partageable en accentuant les pressions entre fournisseur et maison. Ce qui n’empêche pas ce domaine d’être leader dans le monde.

Diplômé (ENS des Beaux-Arts appliqués à l’industrie (Bourges)), en architecture d’intérieur (85)), puis en Design industriel (ENS des Arts Décoratifs (Paris), 88), et enfin en DEA Conception de Produits et Innovation et thèse de doctorat à l’ENSAM Paris (91, 95)), où dès 1990, J.F. Bassereau y enseigne le design aux élèves ingénieurs et étudiants en DEA puis Master Conception de Produits et Innovation. Sa recherche vise à transférer des méthodes de métrologie sensorielle, en les orientant en conception/design. Il démontre la faisabilité de la maîtrise des aspects perçus d’un objet, de sa conception à son utilisation (en passant par sa fabrication), par plusieurs études dans de nombreux secteurs industriels, (direction de projets en DEA puis masters, et thèses de doctorat (9)). Après son Habilitation à diriger des Recherches (13), il devient Professeur aux Mines de St Etienne, tout en enseignant aux Arts Décoratifs de Paris (09), en Design Textile et Matière et en participant à l’ENSADLAB dans le PSL. Directeur de la recherche SENSOLAB/ RCP (08), agence de design spécialisé dans le transport public, il a initié et co fondé le CERTESENS (12) et avant cela le Matériaupôle Paris Seine Amont (08).