Atelier recherche création « Care »
Jehanne Dautrey ,Colin Ponthot
Lien vers le padlet de l’atelier: http://fr.padlet.com/references/arccare
Proposer de nouveaux dispositifs relationnels au sein de milieux complexes mettant en valeur les enjeux humains liés à la pensée du Care (soin). L’accent sera mis sur les questions médico-sociales au travers du partenariat avec la MAS de Cuvry (maison d’accueil des malades de Huntington) et du contact avec les Entendeurs de voix. Ce projet souhaite favoriser aussi bien une immersion des étudiants dans la réalité du territoire, le développement d’une compétence territorialisée que des projets plus généraux sur ces questions. A l’échelle régionale, la mise en relation de compétences croisées permettra de développer des pratiques innovantes.
S’inscrivant aussi bien dans la réflexion actuelle sur le statut des usagers que sur les nouvelles formes de gouvernance depuis la délégitimation de l’Etat-providence, la philosophie du care, compris comme attitude de soin et de sollicitude, est de prendre en compte le point de vue du destinataire du service qui devient coauteur et cocréateur du projet. On constate qu’aujourd’hui, nombre d’institutions et d’administrations sont animées du souci de repenser les formes de la prise de décision : plutôt que de situer le destinataire du service au terme d’un processus de réflexion nourri de seules représentations, il s’agit de lui faire une place à l’intérieur du processus et de travailler à partir de ses désirs réels. Ce souci de l’autre induit non seulement la prise en compte de son point de vue, mais aussi plus généralement une remise en question de la hiérarchisation des pouvoirs et des décisions.
Centré au départ sur le travail mené avec la Maison d’Accueil Spécialisée Huntington à Cuvry, le souhait de l’atelier Care est de créer un échange entre différentes institutions qui portent ces exigences.
Qu’ont à échanger ensemble des entendeurs de voix qui ne veulent pas être considérés pour autant comme schizophrènes, des porteurs de gènes déficients qui ne veulent pas être traités comme des malades, des malades qui ne veulent pas être réduits à leur seul handicap, et des personnalités politiques, des médecins, des architectes et des designers qui veulent exercer leurs compétences autrement que comme donneurs d’ordre ? Peut-être la capacité pour chacun de construire, au sein de ce qu’il est par son état et son identité, une capacité d’action et d’interaction personnelles susceptibles de nourrir la réflexion de tous sur de nouvelles formes possibles de citoyenneté.